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Immersion d’une stagiaire en garde à vue

Publié le : 04/09/2024 04 septembre sept. 09 2024
Actualités du cabinet

J’avais une vision de la garde à vue assez éloignée de la réalité.

Je pensais naïvement que la garde à vue se déroulait, comme dans les films et les séries télévisuelles américaines, ou, encore qu’elle se limitait à quelques articles d’un Code, et notamment aux articles 62-2 à 65 du Code de procédure pénal.

Mais la réalité est tout autre : elle fut saisissante.

Nous sommes loin du bureau aseptisé et partagé vu à la télévision, mais assez proche du film « Garde à vue » de 1981 de Claude Millet, avec Lino Ventura, Michel Serrault et Romy Schneider..

Ce jour, la permanence a commencé très tôt (trop tôt pour moi) au commissariat de police d’Évry puis vers 11 h nous nous sommes dirigés à Juvisy-sur-Orge pour une deuxième garde à vue.

Le premier temps de la garde à vue est la salle d’attente, nous avons attendu qu’un officier de police judiciaire vienne (enfin) nous chercher pour que nous puissions nous entretenir avec la personne gardée à vue.

Le contact n’est pas simple avec le client qui vient de passer plusieurs heures dans un cagibi, appelé cellule. L’entretien de 30 minutes au maximum permet de prendre des nouvelles, mais surtout comprendre le contexte. C’est enfin le temps de fixer la stratégie : Parler or not ? Parler et jouer au Poker en montrant ses cartes ou se taire et risquer les foudres ? Trop tentant de parler…

Après l’entretien, un petit retour dans la salle d’attente .. Presque soulagée, de renouer avec la propreté …

L’audition se compose de plusieurs temps :
  • L’identité, où il est obligatoire de répondre
  • La notification des droits,
  • L’entretien a proprement parlé : celui-ci a débuté par une question ouverte, puis s'est poursuivi par une multitude de questions autant pour fermer les portes que de confondre le gardé à vue dans ses explications.
Fait marquant, les entretiens se déroulent dans les bureaux des fonctionnaires de police, qui je le comprends aujourd’hui, ont raison de se battre pour leurs conditions de travail, souvent 2 dans des bureaux réglementaires de 10 m2, jonchaient de dossiers, de pieds de biche et de posters. 

Le rôle de l’avocat est cantonné au silence pendant l’entretien, sauf à la fin, où il peut intervenir. Mais c’est sa présence qui rassure. À ce titre, son rôle est crucial.

 
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